Actualités de la Semaine dans le monde de l'Energie* en Afrique [6 Avril 2024]

Lynda Koffi
8 avr. 2024
4 min de lecture

*Et autres sujets affiliés. [Semaines du 23 Mars au 6 Avril 2024]

Un article rédigé par Lynda KOFFI.

Bénin / Togo / Ghana / Nigéria

Les pays du Projet Gazoduc* (Bénin, Togo, Ghana, Nigéria) se sont réunis en conclave à Lomé le 2 avril dernier pour s’attaquer à la crise énergétique qui secoue la sous-région depuis janvier 2024, et définir de nouvelles stratégies d’approvisionnement en gaz afin de combler le déficit énergétique actuel. Cette crise s’expliquerait principalement par un manque d’approvisionnement en gaz naturel. À titre d’exemple, la demande en gaz naturel au Togo est de 35 000 MM BTU/j, mais seulement 5 000 à 15 000 MM BTU/j sont fournis, voire rien du tout à certaines périodes. Selon la ministre togolaise, le défaut d’approvisionnement engendre des coûts de production d’électricité nationale très élevés «lorsque les combustibles de substitution au gaz naturel sont disponibles».

Mali

Délestages intempestifs : La situation perdure depuis la mi-2023 au Mali et « aucun engagement de retour à la normale ne semble être pris ». Les plus « chanceux » des maliens ne bénéficiraient que d’≈ 6 heures d’électricité par jour. Cette crise énergétique serait due à des problèmes de trafic illégal de carburant, mais également de gestion administrative et de surendettement au niveau de la société Energie du Mali (EDM). Rappelons qu’en Décembre dernier, la CIE, Compagnie Ivoirienne d’Electricité, son fournisseur principal, qui lui livrait 100 MW dans le cadre d’un accord d’interconnexion électrique entre les deux pays, a réduit ses approvisionnements de 70 % aggravant de ce fait les délestages.

Nigéria

Le 2 avril dernier, la raffinerie Dangoté a livré ses premiers litres de carburant (du diesel et du jet fuel) sur le marché local, un milestone à saluer pour le Nigéria, qui jusqu’ici avait recours

aux importations pour satisfaire la demande locale. Rappelons qu’en janvier dernier, face à l’irrégularité de la production de son pays, Dangoté a également importé du pétrole des Etats-Unis. Ses unités de transformation qui ont la capacité de raffiner différents types de bruts, ce qui lui permet d’être flexible en termes d’approvisionnement.

Côte d'Ivoire

Le gouvernement Ivoirien a inauguré le mercredi 3 avril 2024, la centrale solaire de Boundiali, la toute première du pays. Avec une puissance de 37,5 MWc, elle s’étend sur une superficie de 36 hectares et permettra d’alimenter 70 000 foyers. Déployée par Eiffage Énergie Systèmes (filiale du groupe Eiffage), la centrale sera bientôt dotée d’un système de stockage d’une capacité énergétique de 13,8 MWh développé par Saft (filiale du groupe TotalEnergies).

Togo

Le taux d’électrification du Togo devrait atteindre 70% en fin 2024 (contre 63% et 66% en 2022 et 2023 respectivement) selon les prévisions du ministère délégué chargé de l’énergie et des mines, se basant sur le document « Budget du Citoyen» publié par le ministère de l’Economie et des finances. Cela entre dans le cadre de l’engagement du pays de réaliser la couverture universelle à l’horizon 2030. Pour relever ce défi de faire accéder 70% de la population à l’énergie électrique, l’Etat a alloué au ministère de l’énergie et des mines, un budget prévisionnel de 57 milliards FCFA. Il devrait permettre d’assurer en 2024, le financement des programmes d’accès à l’énergie hors réseau solaire, en l’ occurrence le projet d’électrification rurale de 317 localités par de mini-réseaux solaires.

Cameroun

Le Cameroun détaxe les équipements d’énergie solaire importés : Les modules photovoltaïques, les onduleurs, les contrôleurs de charge, les batteries et les câbles destinés à des systèmes solaires domestiques ou industriels bénéficieront d’exonérations de taxes et de droits de douane à l’importation jusqu’en 2025. Introduite dans la Loi de finance 2024 du pays, publiée le 19 décembre 2023, la mesure est désormais soutenue par une circulaire du ministre des finances Louis Paul Motaze qui a signé une liste définitive des biens et équipements visés.

Afrique

La capacité géothermique de l’Afrique devrait plus que doubler au cours des 7 prochaines années, ce qui permettra à l’industrie géothermique* du continent de dépasser celle de l’Europe, selon une étude publiée par Rystad Energy. Le cabinet prévoit que la capacité de production d’énergie géothermique atteindra 13 GW en Afrique d’ici à 2050, contre seulement 1 GW environ aujourd’hui. La région de la vallée du Rift, en Afrique de l’Est, présente de loin les conditions les plus favorables à la production d’énergie géothermique sur le continent. Reflétant cet élan rapide, la compagnie d’électricité Kenyane KenGen a annoncé une augmentation de 48 % de ses bénéfices suite à l’augmentation de sa production géothermique. Rystad cite aussi l’Éthiopie, Djibouti, la Tanzanie et la Zambie comme les autres pays clés pour l’énergie géothermique en Afrique. Ces pays ont toutefois été beaucoup plus lents à développer leurs ressources géothermiques que le Kenya.

Afrique

Le Challenge App Afrique est un concours visant à catalyser l’innovation et mettre en lumière les talents africains, tout en renforçant l’engagement en faveur du développement durable et de la transition numérique à l’échelle du continent. La Finale de sa huitième édition placée sous le thème « Le numérique au service de l’énergie verte » a été célébrée le 3 avril 2024 à l’Institut Français d’Abidjan. C’est Divin Kouebatouka RDC qui a remporté cette édition avec son projet « Green Box », un outil destiné à réduire les pertes post-récolte dans les zones rurales non électrifiées grâce à l’énergie solaire. A la clé, 15 000€.