Actualités de la Semaine dans le monde de l'Energie* en Afrique [19 Mai 2024]

Lynda Koffi
19 mai 2024
4 min de lecture

*Et autres sujets affiliés.

[Semaines du 6 au 19 Mai 2024]

Un article rédigé par Lynda KOFFI.

Côte d'Ivoire

Voilà maintenant quelques semaines que la centrale thermique d’Azito et la Compagnie ivoirienne de production d’électricité (Ciprel) rencontrent des problèmes techniques. Rappelons que ces deux fournisseurs privés d’électricité ivoiriens représentent ensemble 75 % de la production électrique du pays. Ces pannes inopinées ont déjà réduit l'approvisionnement en électricité disponible de 22% (653 MW) et selon un principal lobby économique du pays, les coupures pourraient se poursuivre pour le reste de l'année. La Confédération Générale des Entreprises de Côte d'Ivoire (CGECI) a déclaré que la crise de l'approvisionnement en électricité a déjà causé des pertes financières d'au moins 8 millions de dollars au secteur minier. Cela a également touché le secteur du cacao et d’autres secteurs en plus de la population.

Cameroun

Le Cameroun agrandit son parc énergétique : après 5 années de travaux et un investissement de 785 milliards de F CFA, 7 des 10 régions du pays ont désormais accès à une électricité décarbonée, disponible et moins chère produite à partir du barrage hydroélectrique de Nachtigal (420 MW de puissance installée). En effet, le 10 mai dernier, 60 MW du barrage de Nachtigal situé à 70 km au nord -est de Yaoundé, ont été injectés dans le réseau interconnecté Sud. Cela va permettre de faire face à la crise énergétique qui touche les ménages et les industries de 7 des 10 régions du Cameroun.

Afrique

La COP28 a abouti à un texte qualifié d’« historique », prévoyant, pour la 1ère fois une transition vers un « abandon des énergies fossiles ». En Afrique, plusieurs pays choisissent malgré tout de miser sur leurs ressources pétrolières et gazières pour des questions de développement économique. Comment atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre, sans pour autant freiner le développement économique des pays qui misent ces ressources ? Cette question a été au centre des discussions lors de l’Africa CEO Forum 2024, les 16 et 17 mai 2024 à Kigali. Mike Sangster, Vice-président Afrique de TotalEnergies était présent, aux côtés de Patrick Pouyanné, PDG du groupe, lors de ces deux jours d’intenses débats. Il a notamment participé aux discussions lors d’un panel consacré aux stratégies à déployer pour assurer une transition climatique équitable.Mike Sangster, Vice-président Afrique de TotalEnergies était présent, aux côtés de Patrick Pouyanné, PDG du groupe, lors de ces deux jours d’intenses débats. Il a notamment participé aux discussions lors d’un panel consacré aux stratégies à déployer pour assurer une transition climatique équitable.

Afrique

EDP (Energias de Portugal) a lancé, début mai, la 6ème édition du Fonds RSE A2E (Access to Energy) à travers lequel il sélectionne et finance les meilleurs projets d’accès aux énergies renouvelables dans les communautés de pays africains. Les candidatures sont ouvertes depuis le 6 mai et la deadline a été fixée au 29 mai. Doté d’un budget total d’un million d’euros, le Fonds A2E vise à financer des projets dans 5 pays - Mozambique, Nigeria, Malawi, Kenya et Rwanda - où les niveaux d’exclusion énergétique restent élevés. EDP vise ainsi à soutenir des solutions énergétiques durables qui contribuent à une transition juste et inclusive dans les communautés des régions les plus isolées et vulnérables.

Afrique

Le 1er sommet mondial sur la cuisson propre en Afrique s’est tenu ce 14 mai 2024 au siège de l’UNESCO à Paris. Le sommet a été coprésidé par Samia Suluhu Hassan, présidente de la République-Unie de Tanzanie, Jonas Gahr Støre, 1er ministre de la Norvège, Akinwumi Adesina, Président de la Banque Africaine de Développement (BAD) et Fatih Birol, Directeur Exécutif de l'Agence internationale de l’Energie. Rappelons qu’à ce jour, encore 1,2 milliards de personnes ne bénéficient pas de l’accès à une énergie de cuisson propre. La BAD s’est engagée à consacrer 2 milliards de dollars sur 10 ans à des solutions de cuisson propre en Afrique — une étape majeure sur la voie qui permettra de sauver chaque année la vie de 600 000 personnes, principalement des femmes et des enfants.

Niger

Selon la télévision publique nigérienne Télé Sahel, la SOMINA (Société des Mines d'Azelik) majoritairement détenue par des Chinois, va reprendre ses activités d'exploitation de l'uranium dans le nord du Niger, qu'elle avait suspendues il y a 10 ans, faute de rentabilité. Aucune date spécifique n’a été annoncée. Cette annonce fait suite à la remontée des cours mondiaux observée depuis quelques mois. En effet, le cours de la livre d'uranium navigue entre 90 et 100 dollars depuis le début de l'année, cinq fois plus qu'en 2016, où elle avait atteint son point le plus bas : une escalade des cours qui s'explique tant par le rebond de la demande en énergie nucléaire que par les tensions géopolitiques internationales.

Ghana

Le 5ème cycle de la EMP-A (Plateforme de modélisation énergétique pour l'Afrique) a débuté le 13 mai dernier et prendra fin le 31 mai. Lancé en 2018, il s’agit d’un programme de formations qui vise à transférer des compétences en matière de modèles et d'outils pour les besoins de planification énergétique particulièrement en Afrique. L’évènement est en présentiel (la première semaine uniquement est en ligne) et se déroule à l'Institut Ghanéen de gestion et d'administration publique.

Afrique

La 2ème édition du forum Invest in African Energy (IAE) s’est tenue à Paris du 14 au 15 mai 2024. Elle a réuni les principales parties prenantes des secteurs énergétiques africains et mondiaux. Au cours de deux jours, les participants ont pris part à des discussions, à des séances de réseautage et exploré des opportunités lucratives de conclusion d'accords visant à faire progresser le programme énergétique de l'Afrique. Une série de tables rondes ont abordé des sujets clés qui façonnent le paysage énergétique africain, tels que la pérennité de l'industrie du gaz et du GNL, le financement de projets d'énergie renouvelable, le déblocage des investissements dans les secteurs intermédiaires et en aval et l'exploration des opportunités émergentes sur les marchés à forte croissance à travers le continent.